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Gfen : Quelles pratiques pour lever les fatalités ? 

Par fjarraud , le lundi 04 avril 2016. Archives de l’expresso
Quatre ans après la Refondation, la fatalité pèse encore sur l'école. L'Ecole semble incapable de réduire des inégalités sociales de réussite scolaire que l'on sait croissantes. 
 

Si Jacques Bernardin, président du Gfen, salue "l'esprit de la refondation", il montre aussi en ouverture ses limites. La refondation c'est la promesse d'une école plus juste mais les résultats des jeunes de milieu populaire continuent de chuter. "Repenser l'école pour ceux qui en sont le plus éloignés est judicieux car cela profite à tous", dit-il en présentant Marie-Aleth Grard.

Quand l'Ecole élimine les pauvres..

"Croyez-vous que l'on est plus bête quand on est pauvre ?", interroge MA Grard. Vice-présidente d'ATD Quart Monde, elle a rédigé pour le CESE un rapport remarqué sur l'école et la grande pauvreté. Elle rappelle que les parents qui vivent dans la grande pauvreté veulent que leurs enfants réussissent à l'école.

Or l'Ecole les élimine très tôt. "Les parcours scolaires des enfants pauvres sont édifiants : aucun n'a un parcours normal", dit-elle. Par exemple, on compte 84% d'enfants de pauvre en Segpa. L'Unapei, une association d'enfants handicapés, se plaint que les IME soient pleins d'enfants handicapés de la seule pauvreté. Ainsi va le sort des 1.2 million enfants qui vivent dans la grande pauvreté dans l'Ecole de la République.

Comme JP Delahaye, auteur d'un rapport sur l'Ecole et la grande pauvreté, elle estime que "toutes les pédagogies ne se valent pas" et recommande une pédagogie "explicite, différenciée et de coopération".