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Trois lycéennes mises en  examen pour maltraitance dans une maison de retraite 

Le Monde.fr avec AFP | 

25.01.2016 à 08h14

 • Mis à jour le 25.01.2016 à 08h35

Sur les vidéos, on verrait les adolescentes infligeant des « tapes » ou des « pincements de nez » aux malades.

Trois lycéennes sont poursuivies pour des maltraitances sur des pensionnaires d’une maison de retraite. Les faits, qu’elles ont filmés et diffusés sur Internet, se sont déroulés au château de Louche, un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), à Annet-sur-Marne, en Seine-et-Marne.

Tout a commencé lundi 18 janvier lorsque trois adolescentes de 16 et 17 ans, élèves du lycée professionnel Jean-Moulin de Torcy, qui se destinent à devenir auxiliaires de vie, ont commencé un stage pratique.

Dès le premier jour, elles entreprennent d’humilier trois résidents atteints d’Alzheimer, filment leurs forfaits et les postent sur Snapchat, une plate-forme de partage de photos et de vidéos, qui disparaissent après quelques secondes. Selon une source proche du dossier, on y verrait les adolescentes infligeant des « tapes » ou des « pincements de nez » aux malades.
 
Pas moins de trente-trois films ont été diffusés et visionnés trois cent quarante fois en début de semaine, ont expliqué les gendarmes qui ont interpellé les jeunes filles, dénoncées par des camarades « émus » par la violence des images.
 
Les trois stagiaires ont été mises en examen vendredi pour violences en réunion avec préméditation, diffusion sur Internet de scènes de violence et atteinte à la vie privée. Elles ont été placées sous contrôle judiciaire, a fait savoir le parquet de Meaux.
 

Etablissement habitué à accueillir des stagiaires.

 
Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat aux personnes âgées, s’est rendue sur place dimanche pour rencontrer les familles des victimes et les personnels. Elle a évoqué des « actes graves », « d’humiliation, de violence verbale, d’atteinte à la dignité », mais pas de « maltraitance physique », refusant de donner plus de détails sur la teneur des vidéos. Mme Rossignol a ajouté que l’établissement « avait l’habitude d’accueillir des stagiaires » et que ces dernières étaient suivies par une « tutrice », mais qu’il y avait des « interstices ».

    L’humanité comme compétence ?     

 
Les Sciences de l'éducation - Pour l'Ère nouvelle 2011/2

Les Sciences de l'éducation - Pour l'Ère nouvelle

2011/2 (Vol. 44)

L’humanité comme compétence ? Une zone d’ombre dans la professionnalisation aux métiers de l’interaction avec autrui.
 Pour un ensemble de professions de l’éducation, de la formation, du travail social et de la santé, la relation humaine est au centre de l’activité et en constitue un aspect essentiel. Une série d’expressions et de notions sont utilisées pour décrire des « objets d’apprentissage » et définir des objectifs relatifs à cette dimension du développement professionnel (savoir-être, comportements, attitudes, capacités relationnelles, compétences sociales, émotionnelles, etc.). Or, l’analyse des outils mobilisés par les praticiens, dans le cadre de ces dispositifs, que ce soit celle des référentiels ou des grilles d’évaluation, révèle un ensemble de difficultés dans la façon dont ils abordent cette dimension relationnelle de l’activité. 
 
Par ailleurs, lorsqu’on donne la parole aux formateurs à ce propos, leurs discours traduisent également une difficulté à trouver les mots pour en parler, si ce n’est une tendance à l’évitement. Il n’est pas facile en effet de définir comme objets d’apprentissage ce qui est généralement conçu comme des qualités humaines, attribuées à des traits de personnalité souvent considérés implicitement comme innés. S’il est évidemment paradoxal de parler de « l’humanité comme compétence » on peut du moins s’interroger sur la place faite à « l’humanitude » dans les référentiels de compétence et le discours des formateurs.