passeur de messages
Le conte du petit caillou.
Pour mes 50 ans.
Suspendez un temps le temps de votre vie. Motus et bouche cousue, écoutez et vous entendrez. Suivez-moi sur le chemin des histoires. Voici un conte ordinaire, cent fois plus vieux que père et mère... Il était une fois, comme on dit toujours. Quand on veut raconter les choses sans détours….
Il était une fois dis-je, un petit caillou blotti dans ma poche. C’est une petite pierre ordinaire qui ressemble aux graviers, une petite pierre aux arêtes acérées, pas assez brillante, pas assez lisse, ni précieuse, ni rare, ce n’est pas un objet de collection, même pas un grigri… je ne sais plus quand je l’ai ramassé. Il est insignifiant, mais cependant unique puisqu'il est celui qui se trouve dans ma poche. Et quand ça tourne pas rond, je sais qu’il est là. Ce petit caillou participe à l’édifice, mais il a été bien chamboulé ces derniers temps et s’est recroquevillé au fond de ma poche.
Quand je serre le poing dans ma poche, je sens son contact et je le saisis au creux de ma main. Pour lui redonner courage et confiance, je lui ai donné la mission de se glisser parfois entre la sandale et le pied, gênant la bonne marche de la broyeuse à cailloux. Il prend son rôle très au sérieux et devient alors ce petit caillou dans la chaussure, appelé scrupulus par les Romains. Il grippe la machine à obéir et devient aussi insistant et tenace qu’un embarras, un désagrément ou une hésitation. Bien sûr il ne veut pas rester coincé sous la semelle et s’autorise à avancer. Il a appris à rebondir et ricocher, aussi résistant qu’un rocher et léger comme un plume.
Mais je dois vous laisser, j’entends la voix de mon petit caillou chanter «Bon anniversaire, mes vœux les plus sincères…. Que l'année entière te soit douce et légère».
Bien sûr comme dans tous les contes «Toute ressemblance avec des personnes ou des événements existants ou ayant existé ne serait que pure coïncidence.»